« Une vraie décision est mesurée par une nouvelle action.
S’il n’y a pas d’action c’est que vous n’avez pas vraiment décidé. »

- Tony Robbins

Si ce n’était pas un Mun et que j’aurai su qu’il serait là, jamais je ne lui serai venu en aide. Avant que l’incident ne se produise ce soir là, je venais tout juste de faire la fermeture du Coffee Prince. J’avais déjà planifié ma soirée et avais prévu d’aller assister à l’une des répétitions de Tae Soo, à l’Université. J’avais envie de passer un peu plus de temps en sa compagnie, à ses côtés, alors je lui avais dit que se serait bien si nous pouvions aller manger un morceau ensemble.
Alors que je faisais le compte de ma caisse, Jae Beom s’était chargé de baisser les stores de la boutique. Après ça, comme à nos habitudes, nous devions passer un coup de balais et sortir les poubelles. Seulement après toutes ces tâches effectuées nous pouvions quitter le lieu de travail. « À demain Se Hun ! N’oubli pas que nous faisons l’ouverture ! » Jae Beom se permit de me déposer une tape amicale dans le dos. Il était mon hyung, celui qui m’avait pris en charge dès mon arrivée au Coffee Prince. À mes premiers jours il m’avait de suite mis à l’aise et depuis nous sommes devenus très proches. Je lui adressai seulement un sourire avant de filer sans plus tarder.

Alors que je pressais le pas en direction de l’Université, la sonnerie de mon téléphone portable retentit, je décrochai en vitesse et fus surpris de reconnaître la voix d’un jeune Mun dont j’avais fait la connaissance durant l’une des réunions à la demeure familiale. C’était un vrai dur à cuire, il aimait prendre des risques, plutôt impulsif et bagarreur, il détestait par-dessus tout les Sungs. Sa haine vouée envers ce clan avait été fondé le jour où sa grande sœur fut emportée par l’un d’eux. Ce fut rapide, bien assez pour ne pas qu’on puisse lui venir en aide à temps. On avait beau être des créatures surnaturelles avec une force surhumaine, possédant un flair capable de les repérer à des kilomètres, ils avaient un certain avantage grâce à leurs pouvoirs hors du commun. Depuis ce jour, le jeune loup ne rêvait que de venger sa sœur. Je ne pouvais me permettre de l’empêcher d risquer sa vie pour un être cher, car je savais parfaitement le sentiment qui pouvait nous habiter. Alors je ne pouvais que lui donner des conseils, de toute évidence je n’étais pas bien sûr qu’il m’écoutât.

« Se Hun dépêche toi  s’il te plaît! » Complètement paniqué il me suppliait une nouvelle fois. « Min Wook ne va pas tenir très longtemps, et ils ont déjà appelé du renfort de leur côté ! » Je me mordais la lèvre inférieure avec force. Si je n’y allais pas, qui d’autre le fera ? Je ne pouvais me résoudre à abandonner l’un de « nos frères », quitte à y laisser ma vie, je devais absolument y aller. Je raccrochai sans plus attendre et filai en direction de la forêt, là où se trouvait le champ de bataille, déjà entamé depuis un moment déjà. Si je m’étais contenté de me hâter sous ma forme humaine, jamais je ne serai arrivé à temps. J’avais donc coupé par la forêt sous ma forme de loup, beaucoup plus rapide mais surtout beaucoup plus fort et habile. Plus je me rapprochai du lieu, plus j’étais dans la capacité de décrire lisiblement la scène, comme si j’étais tout simplement présent sur les lieux. Le loup blanc que j’étais à présent, filait  à toute allure sans jamais se retourner. Je plongeais dans cette végétation verte qui perdait de sa couleur alors que la nuit commençait à recouvrir l’île d’Overdose. Il ne me fallut cependant, pas plus de quinze minutes avant d’arriver sur les lieux.

Ce fut à ce moment que je les aperçu, perché en hauteur sur cette légère colline, je distinguai avec clarté la peur qui se lisait sur chacun de leur visage. Ils étaient six au total, deux clans. Quatre humains retranchés à l’arrière de chaque coté, tandis que les deux autres dont l’un sous son apparence de loup et l’autre faisant émaner de l’électricité de ses doigts, se tenaient sur le front. Les deux camps s’observèrent, se cherchaient du regard, faisant naitre une certaine compétition. Mon attention se posa particulièrement sur ces deux là, qui semblaient s’être décidés de prendre un temps de réflexion avant de continuer plus loin cette confrontation.
Min Wook semblait essoufflé, sa respiration se faisait  plus bruyante et difficile, on eut l’impression que quelque chose l’empêchait de retrouver un rythme normal. Aurait-il été touché ? J’en profitai pour observer l’état de l’ennemi et remarquai qu’aucune égratignure, hématome ne couvraient son corps. La victoire pour le sorcier était évidente.

« Laisse tomber Min Wook ! » ordonnait le jeune Mun que j’eu au téléphone. « Achève-le ! » hurlait un Sung. À peine eut-il fini sa phrase que les deux concernés reprirent le duel. Le combat reprit de plus belle, mais toujours au profit du sorcier. Soudainement un pressentiment mauvais traversa mon esprit, je redoutai que le Sung finisse  par se plier à la volonté de son ami. Et c’est ce qui arriva. La boule condensée, rassemblé une forte énergie d’électricité qu’il contrôlait du bout de ses doigts se rua en direction du loup gris. Avant même qu’elle n’atteigne sa cible je m’étais déjà jeter dans le vide, prenant la décision d’intervenir.  Nos deux corps furent expulsés au loin après que j’eu renversé Min Wook dans l’élan. La boule d’énergie vint s’écraser au sol, formant un énorme trou de plusieurs centimètres de profondeur avant de se dissiper dans le sol terreux.

HORS RP :

Spoiler:

« Pour que les choses changent, vous devez changer. Autrement, à peu près rien ne changera. »

- Jim Rohn

Je pensai que plus jamais je n’aurai à le croiser de nouveau, mais ma naïveté m’avait bien joué des tours. Comment avais-je pu croire que je ne le reverrai de nouveau, cela était une évidence. Bien sûr que nous allions nous revoir, Il était mon ennemi, après être passé dans le camp opposé, plié à leurs services, adoptant d’autres croyances, les remplaçant par celles qui lui avaient été imposées dès sa naissance, il avait fini par choisir une autre voie, sa propre voie, celle qu’il s’était jugée la plus juste, convenable selon ses désirs. Avais-je tors ? Le fait de le revoir ce soir me fit rappeler notre dernière rencontre. Chaque détail me revint en mémoire, suffisant amplement à me faire sentir mal. Hyun Bin, ne pouvais-tu pas éviter de te fourrer dans cette histoire ? Depuis que j’ai découvert qu’il était en réalité en vie, j’avais la nette sensation que dans n’importe quelle affaire, quelle qu'elle soit, on l’impliquait dedans. Dans quel but ? Qu’est ce que les Sungs pouvaient en tirer en acceptant les services d’un loup ? J’avais eu beau réfléchir, je m’étais dessiné plusieurs scénarios, tous aussi différents les uns des autres, mais sans réellement avoir de réponse concrète. Ce n’était pas facile d’y réfléchir quand on avait d’autres problèmes à penser. Mais ce qui m’intrigua dans tout ça fut de découvrir la raison pour laquelle les Sungs s’étaient seulement décidés, maintenant, de le faire entrer en action. Il était évident qu’un coup bas se préparait de nouveau de leur coté. De plus en plus de jeunes loups se sentaient moins concernés par le conflit comparé aux quelques peux qui ont vécu cette épopée là. Et cela m’inquiétait. La génération « nouvelle » répétait sans cesse qu’il n’y avait plus lieu de s’inquiéter, et moins on cherchait à savoir, mieux l’on se portait. Je n’arrivais jamais à digérer leur façon de penser, bien que la société se soit évoluée au fil du temps, et que nous nous étions plus ou moins bien intégrés parmi les humains, rien ne signifiait que nous étions à l’abri du danger. Comment pouvait-on rester aussi pacifiste après avoir conscience que son peuple avait été victime d’un génocide total ? À moins d’être fou, ou bien se prendre pour un Saint, je ne voyais pas d’autres réponses.

Alors que Hyun Bin s’était rapproché en notre direction à petit pas, je le dévisageai d’un regard sombre tout en supportant Min Wook afin qu’il se relève sur ses quatre pattes. Par chance il ne fut pas blessé bien qu’il était déjà en mauvaise posture. Le jeune loup, par la pensée me fit part des raisons qui les avaient poussés à en venir là. Cela faisait parti de nos forces. Entre loups, et uniquement sous notre vraie nature, nous pouvions communiquer par la pensée, limitée toutefois à un certain périmètre. De ce fait l’ennemi n’avait aucune idée de ce que nous pouvions comploter, à moins que l’un d’eux posséder un don similaire. En à peine cinq minutes il me tenu au courant de tout ce qui c’était passé, et fus étonné lorsqu’il me confia la raison qui s’y cachait.

« Quoi ?! » Je n’arrivai toujours pas à en croire ce que Min Wook venait de me confier, jamais je n’aurai pensé que ce genre de situation pourrait finir par exister. Il n’y avait rien d’exceptionnel en soi, mais dans notre contexte, ce genre d’histoire n’avait pas lieu d’exister, à moins de finir par être banni à jamais. Roméo et Juliette, voilà à quoi l’on pouvait comparer leur histoire. Et moi qui pensais qu’elle s’était retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment, et bien j’avais eu tors, nous avions tous eu tors. La vérité a fini par être éclatée au grand jour, lorsque ne pouvant plus se contenter de garder ses aveux pour lui trop longtemps, la culpabilité avait fini par le ronger aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Ce fut seulement après six moi depuis l’assassinat de sa bien aimée qu’il s’était décidé à dire la vérité. « Vous en êtes au moins sûr ? » Je le questionnai, il affirma. Lorsque le grand frère de ce sorcier eut appris que ces deux là se fréquenter, il ne put tolérer que son cousin qu'il considérait comme son seul et unique "petit frère", studieux, qu’il avait toujours aimé et protégé, ait put jeter son dévolu pour une louve, qui plus est, une Mun. Il avait fini par la menacer, en jurant de n’en faire qu’une bouchée d’elle si elle refusait de le quitter. Ce qu’elle ne fit pas malgré tout. Alors vint à la confrontation, il avait fini par la piéger alors qu’elle rentrait d’une partie de chasse qu’elle s’était adonnée seule, après s’être disputée avec son petit ami sorcier par rapport au grand frère de ce dernier. Il avait fini par la coincer pour s’en prendre à elle. Son pouvoir qui lui permettait d’utiliser à sa guise tout l’électricité qu’il pouvait rassembler aux alentours, lui avait permis de l’effrayer afin d’en venir à lui donner le coup de grâce, alors qu’elle persistait toujours à lui faire face. Malgré l’intervention du petit ami après avoir découvert que son cousin avait rejoint la louve, il n’avait rien pu faire. Bien trop impulsif, et la conscience dévorée par la colère, le grand n’écoutât pas même son propre cousin, frère qu'il s'était dit, allant même jusqu’à essayer de le battre pour son insolence. « Que s’est-il passé ensuite ? » Le poussais-je toujours dans sa lancée. Min Wook poursuivit en me confiant que la louve avait tenté d’arrêter le fou allié, et que dans l’élan elle fut emportée en souhaitant protéger celui qu’elle aimait. Bien évidemment après révélation, je devinai que Tae Yong n’avait pas réfléchi à deux fois avant de les provoquer. Cela faisait déjà un moment qu’il ne vivait plus que de ça. Chercher à venger sa sœur, alors j’imaginai qu’après avoir découvert l’auteur du meurtre, plus rien ne pouvait l’arrêter, pas même sa conscience. J’avais la sensation de me voir à travers ce type. Enfin, à une époque, à présent ce n’était plus qu’un lointain souvenir. Je n’avais plus quelconque raison de chercher à le venger.  

Tae Yong après avoir été gravement touché par le meurtrier s’était retiré, et ce fut pourquoi Min Wook avait reprit la relève. Alors que le camp ennemi s’était mis à bavasser en nous toisant du regard, Hyun Bin avait pris déjà sa forme loup, prêt à nous affronter. À ce moment même les jeunes Muns ne purent s’empêcher de rester stupéfier par cet événement des plus inattendus. Même certains Sungs le furent tout aussi lorsque je ne pus m’empêcher de les observer chacun à leur tour. « C’est un traître ! », « Comment a-t-il pu oser se ranger du coté de l’ennemi ! », « Il devrait prendre cher pour cette trahison ! », « Maintenant il peut être sûr que sa tête sera mise à prix chez les loups ! » Ils ne lui épargnèrent pas un seul mot. Leurs réactions avaient été des plus naturelles, et j’approuvais leurs paroles, mais quelque part au fond de moi, j’eu un léger pincement au cœur. Là il pouvait être sûr que tous les Muns, ainsi que les loups allaient être au courant de son manège, alors qu’il avait pourtant souhaité rester dans l’ombre. Je ne le comprenais vraiment pas. Hyun Bin. Il ne s’était pas imaginé une seule fois que son comportement pourrait entraîner des conflits même au sein des clans loups. Lorsque tous seront mis au courant, une certaine tension battra entre les clans, faisant naître des soupçons. Plus aucune confiance ne sera accordée, mais peut être était ce dans leurs but à eux. Aux Sungs. Nous amener à nous affronter. Encore une fois je déviai sur un autre problème, un scénario que je m’inventai seul, mais tout à fait plausible.

Alors que le loup au pelage sombre continuait de faire toujours impression auprès de mes camarades, un Sung reprit espoir en encourageant son ami à nous affronter. Cette fois-ci cela me parut étrange. La dernière fois je n’avais pas eu réellement conscience qu’il s’était rangé de leur côté, il n’y avait pas cette même aura qu’il y à présent. Cette fois-ci c’était différent, car les Sungs l’encourageaient, le soutenaient, le traitaient comme s’il avait toujours été l’un de leurs frères de sang. Encore une fois, mon cœur se resserra, laissant apparaître une douleur un peu plus insupportable. Ce n’était pas de la jalousie que je ressentais, mais toujours ce sentiment d’avoir été trahit après toutes ces années, même passées ensemble. Je fermais un court instant mes yeux de loups, me forçant à ne pas céder. Non, je ne devais pas me laisser attendrir, ressasser les meilleurs souvenirs qui me feront retenir mes coups prochains. En aucun cas je devais me permettre de faire passer mes problèmes avant les leurs. J’étais venu pour ces gosses, je m’étais engagé à prendre leur parti jusqu’au bout, et je le ferai.

Notre ennemi s’était un peu plus rapproché, et cette fois-ci il semblait être déterminé, son grognement avait suffit une fois de plus par intimidé les autres loups qui reculèrent de quelques pas. Je jetais un coup d’œil en direction de Min Wook et lui fit un signe de tête, lui permettant de regagner ses compagnons à l’arrière afin de me laisser me charger de ce combat. Il était le mien après tout. Je traçai des lignes parallèles, marqués de mes griffes tout en ne le quittant pas du regard, lui faisant amplement comprendre que je ne le craignais pas, et que j’irai jusqu’au bout.  Hyun Bin avait beau être le plus fort de nous deux, mais il oubliait qu’il avait été mon mentor, celui qui m’avait entraîné, tout appris, de ce fait j’avais connaissance de toutes ses techniques de combat, il ne pouvait donc pas me gruger, et même s’il devait se douter que je ne m’étais pas laissé aller durant son absence, il ignorait que j’avais gagné en vitesse, en force et en caractère. Je n’étais plus ce faible gamin qu’il avait connu autrefois. Non. Aujourd’hui, je savais ce que je voulais, déterminé, et bien plus courageux qu’à l’époque.

À mon tour je laissai entendre un grognement assez puissant et imposant pour lui montrer une nouvelle fois ma détermination. Gonflant mes poumons à bloc, j'étirai mon cou à l'avant.  « Allez, approche. Grand Frère. »  Lui balançais-je à la figure par le biais de la pensée, ce qui ne manquait bien évidement pas à Min Wook de l’entendre aussi. Dans un hurlement sourd je laissai échapper ce stress qui lentement m'avait habité, afin de ne laisser place qu'au véritable courage.

- Gilbert Cesbron

Suite à ma provocation, même s’il ne le montrait pas, j’avais pertinemment conscience qu’elle ne lui avait pas plu. D’ailleurs il ne me fit pas prier pour me le faire remarquer. Le grognement qu’il me rendit aussitôt était beaucoup plus puissant et déterminé que le précédent, aussi il s’était décidé à dessiner de nouvelles rondes sur le sol, retraçant les mêmes que les précédentes. Je fus étonné de voir qu’il ne s’était pas de suite décidé à m’attaquer, on aurait même plutôt dit, qu’il souhaita faire durer le suspens pour son simple et unique plaisir. Une jolie provocation en somme qu’il me rendit gentiment. Alors qu’il eut compris le message, je l’apercevais prévenir son collègue de lui laisser ce combat. Bien qu’en réalité cela ne fut pas le nôtre, mais le leur, il n’était pas question que je laisse ces gamins mourir de leur venin, je devais intervenir quoi qu’il arrive. J’ignorai à quel point, mais je parierai que Hyun Bin, si je n’avais pas été là, ne se serait pas gêné pour en faire qu’une bouchée de ces gosses, mais puisque ma présence s’imposait, avec un peu de chance, et en tout cas je l’espérai très fort, qu’il finirait par les faire déguerpir, lui et sa famille de traître. Comme le dicton le dit, ceux qui se ressemblent s’assemblent, n’est ce pas ? Au final sa nouvelle famille lui correspondait à merveille.

Alors que nous continuons nos rondes sans jamais ne nous arrêter je l’entendis s’adresser à moi, me partageant son mécontentement vis-à-vis de mon manque de respec. Aîné ? Mais quel aîné ? Il n’en était plus, depuis déjà bien longtemps. Et même s’il était tout de même plus âgé de quelques années, et toujours un loup, pour moi, il ne signifiait plus rien, ou presque plus. Tout était brouillon dans ma tête, je n’arrivais toujours pas à m’y faire, et le voir de mes propres yeux en leur compagnie m’effrayai plus qu’autre chose. Mais que faire ? Je devinai que même si je le suppliai à genoux, il ne changera tout de même pas d’avis.  En vérité cela me faisait mal et j’avais la sensation qu’il s’en fichait pas mal. Ce qu’il pouvait être égoïste.

Pendant un instant je me tournai en direction de mes compagnons qui m’observaient toujours. Je pouvais parfaitement distinguer à travers leurs regards cette lueur d’espoir qu’ils me jetèrent. Cet appel au secours désespéré qu’ils ne pouvaient s’empêcher de m’adresser. Leurs visages figés et crispés me rappelèrent très vite qu’ils étaient effrayés eux aussi. Aujourd’hui la mort, ou la survit les attendait au bout du tunnel, au bout de ce combat. Même s’ils jouaient souvent les gros durs en réalité ils craignaient la mort, comme n’importe qui d’autre. Cette simple image suffit à remettre de l’ordre dans mon esprit, et me faire revenir à la réalité ; celle de protéger les miens, et non ceux qui nous ont abandonné pour ces buveurs de sang. « Mais de quel aîné parles-tu ? » Je marque un léger temps d’arrêt avant de reprendre. « Ah, oui. » Fis-je et dis-je comme si une illumination m’étais venue à l’esprit soudainement. « Tu parles de cet aîné qui a trahit son propre camp pour aller rejoindre le camp adversaire, parce qu’il craignait la mort ? C’est vrai, tu as raison, mieux vaut aller faire la manche avant de terminer bouffé lorsque l’on est bien trop faible. »  Ce n’était pas très pratique et moins amusant lorsque nous étions sous notre forme loup, car on ne pouvait tout simplement pas  soutenir, à travers notre comportement et mimiques notre moquerie. Mais tant pi, j’allais faire sans, et de toute évidence Hyun Bin me connaissait suffisamment pour s’imaginer lui-même le réel résultat.

Comme je m’y attendais cette provocation de trop avait suscité en lui un énervement total par lequel il décida d’attaquer de front. Rapide, comme il l’avait toujours été il se jeta sur moi, les crocs bien visibles comme s’il s’apprêter à déchiqueter quoi que ce soit se mettant en travers de son chemin. Dans ce genre de situation, où vous n’êtes pas l’attaquant, deux solutions s’offraient à vous, celle de contre attaquer, ou celle d’échapper en évitant le coup. Pour ma part j’optai pour la première en me jetant sur lui afin de le saisir et l’immobiliser au niveau de l’une de ses pattes. Certainement moins  compétent que lui, mon ennemi eut l’idée de m’attraper par l’oreille dans laquelle il laissa planter ses crocs avec assez de force et certainement de rage, pour m’obliger à laissé échapper un hurlement de douleur après avoir tiré dessus sans pitié. Quelle plaie ! Il va me le payer. Pensais-je. Alors que je souhaitai lui rendre la pareille, je fus arrêté dans l’élan lorsqu’il me chuchota par la pensée, afin que seul, moi, puisse entendre, que je ferai mieux de le relâcher avant qu’il ne s’exécute au pire. Il bluffait. Avait-il seulement l’intention de me faire tomber dans ce piège des plus ridicules ? M’obligeai à le relâcher, pour ensuite que ses collègues s’occupent de moi pendant que lui irait se charger de mes compagnons ? Jamais. Je n’étais pas assez stupide pour le croire. Aussi, je décidai de faire selon ma volonté et ainsi donc, détourner son avertissement. De ce fait, je m’assurai à le faire tomber à la renverse alors qu’il n’eut pas le temps de s’en rendre compte. Peut être était il simplement sûr que je marcherai en son sens. J’eu le cran de le faire avec assez de force afin de lui rendre la pareille, le laissant retomber méchamment à terre. Avant même que je ne m’éloignais de lui je lui murmurai à mon tour. « Fait déguerpir tes sangsues de là. Je ne me répèterai pas. »